- Pour l’égalité de traitement : salaires, primes, conditions de travail
- Pour l’embauche en CDI de tous les intérimaires que le souhaitent.
Le mercredi 17 mars, les 2 syndicats, CGT Intérim et CGT PSA, proposaient aux salariés une pétition « Pour l’action, pour mettre KO la précarité et les inégalités sociale et salariales ». Le tract a été bien accueilli et la pétition a été largement signée. Nous avons interviewé les militants CGT déployés sur toutes les entrées de l’usine.
Question TT : PSA recourt massivement aux intérimaires. Pourquoi ?
Fabrice :’L’usine de La Janais est championne de l’utilisation d’intérimaires à la place de salariés en CDI PSA, et bien au-dessus de la moyenne d’intérim à PSA (25%). Aux 1 000 salariés PSA La Janais sur des postes de production s’ajoutent 1 200 intérimaires (issus de 4 entreprises de sous-traitance), soit plus de 50 % d’intérim à Rennes. Il s’agit pour la Direction de ne pas remplacer les départs en retraite, et de baisser la masse salariale. Notre pétition réclame l’embauche des salariés intérimaires qui le souhaitent, ainsi que l’égalité de traitement et le versement de toutes les primes, y compris l’intéressement PSA, aux intérimaires.
Jeannick : Comme ailleurs dans le pays, à La Janais, les intérimaires travaillent sur les postes les plus pénibles, ils y sont employés durant 18 mois, certains arrêtent avant, épuisés !… L’intérim veut dire pénibilité maximum, et maximum de travail le WE. Notre pétition insiste sur l’égalité de traitements de salariés. Les patrons des agences d’intérim et ceux de PSA sont unis, ils nous divisent, mais eux, ils se gavent, en se partagent les richesses créées par notre travail, que nous soyons intérimaires ou PSA.
Catherine : En 2004 vous étions 12 000. Je suis retraitée. Ils sont désormais 2 200. Sur la période la production de voiture à La Janais a baissé de 300 000 à 140 000 par an. Pour compenser cette baisse d’emplois, ils ont mis place le travail 6 jours sur 7, 24h/24h, tous les samedis sont travaillés. Les intérimaires changent souvent. Ils sont formés sur le tas, sans frais pour PSA , par des subventions d’Etat. Des prestataires mal payés, formés au rabais et par nos impôts, c’est tout bénéfice pour les actionnaires de PSA.
Question TT : le 1 Mars des intérimaires ont débrayés sur une ligne de production. Peux-tu expliquer pourquoi ?
Philippe Ca c’est passé le 1er Mars, sur la chaîne d’habillage des portes, à la pause de 9h30 . Depuis le début de matinée le chef de groupe mettait la pression salariés, leur parlant « comme à des chiens ». les gars n’en pouvaient plus, comme délégué syndical je leur ai expliqué qu’il fallait arrêter, et sortir sur le champ. Ce qui fut fait. La chaine a été arrêté 30 minutes. La direction est descendue. Le chef a du s’excuser pour ses propos et promettre de se calmer. Nous sommes sortis la tête haute, aucune sanction, aucune retenue sur nos salaires. En fait, ils savent que ce sont nous, salariés PSA et intérimaires, qui produisons les richesses. Les entrepris du CAC 40 ont versé le chiffre record de 57,4 milliard d’euro de dividende en 2018 . Ces sommes sont le fruit de notre travail, de notre exploitation, des samedi travaillés, des intérimaires mal payés…. Ils se « gavent » sur notre dos, mais ils craignent nos révoltes : Le 1 mars 2019, ils ont dû faire « profil bas ».