Cinquante centimes : c’est le montant de la « franchise médicale » réglé par l’assuré social sur chaque boîte de médicaments et chaque acte paramédical, dans la limite de 50 euros par an. La « participation forfaitaire » prélevée par la Sécurité sociale pour chaque visite chez le médecin s’élève, elle, à 1 euro par visite avec un même plafond.
Envisageant de doubler ces montants dans le projet de budget soumis au Conseil des ministres le 23 août, le gouvernement reconnaît que cela ne rapporterait que quelques milliards… Une goutte d’eau comparée aux plus de 3 000 milliards de la dette publique qui fournissent le prétexte à cette nouvelle attaque anti-ouvrière.
En apparence, il ne s’agit que de 50 centimes et de 1 euro de plus. Mais il nous les faut, dit le gouvernement… pour financer la loi de programmation militaire (413 milliards) et les dizaines de milliards d’euros d’aides promises aux capitalistes au nom de la « transition énergétique ».
En apparence, il ne s’agit que de 50 centimes… mais il nous les faut, exige le gouvernement, pour payer les intérêts de la dette aux grandes banques qui pratiquent des taux de plus en plus élevés.
En apparence, il ne s’agit que de 50 centimes et de 1 euro. En apparence seulement. Car dans les faits et en silence, on tue la Sécurité sociale à petit feu. Dans les faits et en silence, des millions de travailleurs et leurs familles renoncent à acheter les médicaments, à pratiquer les examens, à aller chez le médecin. Voilà un bon moyen de « résoudre » la crise de la santé : ne plus soigner !
En apparence, 50 centimes. En réalité, ce gouvernement avance à grands pas vers la liquidation d’une des plus grandes conquêtes arrachées par la classe ouvrière dans notre pays : la Sécurité sociale. Cette Sécurité sociale dont le principe fondateur en 1945 stipulait que les soins doivent être pris en charge autant que de besoin. À quoi Macron voudrait aujourd’hui substituer un nouveau « principe » : sera soigné celui qui peut payer. Et les millions d’autres ? Qu’ils se taisent, qu’ils souffrent… et meurent en silence.
Sous couvert d’une modeste pièce de 50 centimes se dessine la réalité barbare de la politique de Macron, dans le prolongement de celle menée, sur la même question, par les gouvernements de toutes couleurs politiques depuis quarante ans.
Et pendant que le pays bascule ainsi d’une société de solidarité vers une jungle d’individualisation et d’abandon… « à gauche », le bal des querelles microscopiques et de la division a repris. Moyennant quoi, les Macron, Darmanin et autre Le Pen, les yeux rivés sur 2027, se frottent les mains.
La seule réponse à la hauteur de cette situation, c’est le front unique de la classe ouvrière et de ses organisations, dressé pour dire : « On ne touche pas à la Sécurité sociale, non au doublement de la participation forfaitaire et de la franchise médicale ! Dans l’unité, bloquons l’offensive du gouvernement ! »