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« Les fratries seront séparées » : À Rennes, la colère monte contre la carte scolaire des collèges

La nouvelle carte scolaire qui entrera en vigueur à partir de 2024, dans les collèges publics rennais, suscite l’opposition de parents d’élèves. Après Pablo-Picasso, c’est au tour de l’école Albert-de-Mun de se mobiliser. Mercredi 5 juillet 2023 soir, les familles ont rencontré Jeanne Larue, la vice-présidente du conseil départemental en charge de l’éducation.

Les parents d’élèves de l’école Albert-de-Mun se sont réunis, mercredi soir, pour rencontrer, à leur demande, l’élue du Département en charge de l’éducation.
Les parents d’élèves de l’école Albert-de-Mun se sont réunis, mercredi soir, pour rencontrer, à leur demande, l’élue du Département en charge de l’éducation. | OUEST-FRANCE

Le département d’Ille-et-Vilaine veut mettre en place une nouvelle carte scolaire dans les collèges publics, afin de favoriser la mixité sociale.

La mesure entrera en vigueur progressivement, à partir de la rentrée 2024. Mais dès à présent, des parents d’élèves expriment leurs réserves.

« Profond désaccord » avec la réforme

La semaine dernière, les parents de l’école Pablo-Picasso avaient fait part de leur opposition, souhaitant que leurs enfants continuent d’aller au collège du Landry tout proche.

Mercredi 5 juillet soir, nouvelle mobilisation, cette fois dans le quartier sud-gare, où les familles de l’école Albert-de-Mun se sont réunies pour rencontrer Jeanne Larue, la vice-présidente du conseil départemental en charge de l’éducation.

Avant la réunion, les parents d’élèves ont exprimé leur « profond désaccord » avec ces nouvelles mesures. Les élèves n’iraient plus forcément au collège des Ormeaux, ils seraient orientés dès la 6e vers La Binquenais. « En augmentant la distance entre les collèges et les domiciles, nous risquons de rendre les trajets plus longs et plus dangereux », alertent les parents.

« Frères et sœurs seront séparés »

Ils s’inquiètent aussi pour les fratries. « Comment gérer cette réalité où les frères et les sœurs ne pourront plus se rendre ensemble au collège ? » Et pour les enfants qui ont noué des liens avec leurs camarades dès l’école. « Ils vont être répartis dans des établissements différents. Or, les relations sociales sont une partie essentielle de l’enfance. »

L’aspect financier est également important à leurs yeux. « Y aura-t-il des aides ou des transports scolaires mis en place par le Département ? » Dans ce quartier sud-gare, les habitants sont plutôt favorisés, mais ils ne veulent pas être caricaturés comme des privilégiés. « Les impôts que nous payons doivent contribuer à une meilleure qualité de vie pour nos familles. »

Quelle efficacité pour la mixité sociale ?

Plus généralement, les parents d’élèves de l’école Albert-de-Mun s’interrogent pour savoir si une telle réforme va réellement favoriser la mixité sociale. « On nous présente des statistiques, des chiffres. Y a-t-il des études fiables, des preuves tangibles que ces mesures produiront les résultats escomptés ? »

Selon eux, il serait plus judicieux d’allouer ces ressources « au fonctionnement des collèges existants, qui souffrent déjà d’un manque criant de moyens ». À l’issue de la rencontre, les parents espèrent être entendus. Le Département rendra sa décision en fin d’année.