Ecole – Lu dans Ouest-France

Colère contre la carte scolaire des collèges, à Rennes : « La concertation va se poursuivre »

À partir de la rentrée 2024, une nouvelle carte scolaire va se mettre en place dans collèges publics, à Rennes. Face aux interrogations des parents d’élèves, le Département promet de continuer la concertation après l’été.

À partir de la rentrée 2024, la carte scolaire va être modifiée dans les collèges publics de Rennes et de la métropole.
À partir de la rentrée 2024, la carte scolaire va être modifiée dans les collèges publics de Rennes et de la métropole. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

La carte scolaire des collèges rennais et de la métropole rennaise va changer à partir de la rentrée 2024. Objectif, comme le rappelle le département d’Ille-et-Vilaine, « créer les conditions de réussite de tous les élèves en assurant l’équilibre des effectifs, tout en favorisant la mixité sociale au sein des établissements ».

Malgré une consultation des parents d’élèves organisée en juin, avec plusieurs ateliers, des familles ont fait part de leurs inquiétudes. Jeanne Larue, la vice-présidente déléguée à l’éducation, veut les rassurer.

Jeanne Larue, la vice-présidente du conseil départemental déléguée à l’éducation. | FRANCK HAMON

Pablo-Picasso, Albert-de-Mun, Villeneuve… Dans plusieurs écoles rennaises, les parents d’élèves s’inquiètent au sujet de la future carte scolaire. Vous vous attendiez à ces réactions ?

Je suis allée rencontrer des parents d’élèves. Quand les écoles m’invitent, je viens. Ce qui ressort de ces réunions, ce sont d’abord les contraintes individuelles que chacun exprime, c’est normal. Mais au-delà, ce que je retiens surtout, c’est l’énorme angoisse parentale autour de l’avenir des enfants. Dès l’école, on se projette déjà sur quel master fera son fils à l’université…

Des familles auraient aimé être davantage consultées, que leur répondez-vous ?

En juin, dès l’annonce de la réforme de la carte scolaire, nous avons organisé une consultation avec plusieurs ateliers. Ces échanges ont été d’une qualité exceptionnelle, des parents ont proposé des solutions auxquelles on n’avait pas pensé. Au départ, nous avions prévu de faire cette concertation avec des représentants de parents d’élèves. Le retour que nous avons, c’est qu’il faut l’élargir à un plus grand nombre de parents. Nous l’avons pris en compte.

La consultation va-t-elle se poursuivre ?

Oui, on va retourner sur le terrain dès la rentrée, et on aura épuré des scénarios de carte scolaire pour tenir compte des remarques. En septembre, on tiendra une grande réunion avec les parents. En fin d’année, on expliquera les raisons de nos choix.

Quel va être le calendrier dans les prochains mois ?

Les choix seront faits à la fin de l’année. La nouvelle carte scolaire entrera en application à partir de la rentrée 2024. Pas d’un seul coup, mais par étapes. Par exemple, pour le collège de Cleunay, nous attendrons la fin des travaux de rénovation. Notre souhait, c’est de ne pas imposer de manière technocratique, verticale. Nous voulons que cette réforme soit partagée.

Comment éviter que les fratries soient séparées ?

Certains parents se focalisent sur les projets de montée alternée. Pourtant, les avis sont partagés. D’autres souhaitent que le collège des Ormeaux s’ouvre à une autre population. Un scénario prévoit d’ailleurs d’y accueillir des enfants de l’école Clémenceau, venus de Bréquigny. Des parents ont également réfléchi à une autre proposition : une montée alternée, mais sur deux années (la 6e et la 5e dans un collège, la 4e et la 3e dans un autre).

Quel accompagnement financier pour les familles ?

Si on déplace des enfants plus loin, on est conscient qu’il y aura des frais de demi-pension, de transports. Jean-Luc Chenut, le président du conseil départemental, est très attentif à ces questions. Le Département, avec Rennes métropole, veillera à mettre en place des aides pour absorber les coûts supplémentaires pour les familles.

Certains parents mettent en doute l’efficacité de la réforme pour la mixité sociale ?

C’est comme un abcès qu’il faut crever, il faut éviter à l’avenir que l’urbanisme ne marque au fer rouge certains enfants. À Villejean, par exemple, on a soif d’égalité, on ne veut pas que la destinée des enfants soit fixée dès le début et pour toujours par leurs origines sociales. Il faut une réponse éducative d’égalité, c’est l’objectif de cette nouvelle carte scolaire.