Et surtout, que rien ne bouge ?

La Nupes s’est donc mise à l’heure de la division. Dernier épisode en date, Mélenchon déclare à propos de ses partenaires : « Je ne les aime pas. » Et de régler ses comptes : l’écologie qui n’est « pas anticapitaliste (…), c’est du jardinage », « le socialisme qui ne met pas en cause le capitalisme, c’est mignon », quant au PCF, « s’il ne se donne pas comme objectif une révolution socialiste, je me demande ce que c’est ».

On pourrait compléter sa liste : des députés « insoumis » qui votent des résolutions de guerre au Parlement européen et des milliards de subventions aux capitalistes à l’Assemblée nationale, ça s’appelle plutôt de la soumission à l’OTAN et aux multinationales, non ?

Certes. Mais ce que les travailleurs constatent, c’est que le gouvernement aggrave dans tous les domaines sa politique anti-ouvrière et antijeunes aux conséquences dramatiques. Ainsi, cette semaine, on apprend que 54 % des étudiants sautent des repas. Europe 1 montre du doigt « ces étudiants qui ont fait le choix (sic !) de voler pour se nourrir ». Le Figaro informe de la mise en place à Bordeaux « d’une plate-forme destinée aux étudiants qui se prostituent pour parvenir à s’alimenter »,et cela à la demande de l’État. L’État ? Il pourrait tout simplement financer des distributions alimentaires gratuites, non ? Il est vrai que cela menacerait les sacro-saints profits de la grande distribution…

Les travailleurs constatent aussi que ceux qui se déchirent « à gauche » sont d’accord sur un point essentiel : la soumission à la Ve République. Le président les convoque ? Ils accourent tous dîner avec lui. Leur calendrier ? C’est celui des institutions : les élections de 2024, puis 2027, 2032… Des institutions qui, depuis soixante-cinq ans, quelle que soit la couleur politique des gouvernements, ne font que s’attaquer aux travailleurs, aux jeunes et à la démocratie.

En attendant, surtout, que rien ne bouge ! Sagement ou bruyamment, les députés « de gauche » joueront le rôle de figurants que leur assignent les institutions. Si leurs partis prennent des initiatives, elles seront respectueuses du cadre. Contre les violences policières, les uns manifesteront pour demander une réformette de la police. Face à la pauvreté, d’autres soumettront leurs propositions au gouvernement et regretteront qu’il ne les retienne pas.

La division, d’un côté, le respect des institutions, de l’autre, sont les deux faces d’une même médaille : le refus de rompre avec ce système.

Le peuple ne s’enfoncera pas indéfiniment dans la misère. Les coups qui lui sont portés le poussent sur la voie de la mobilisation surgie de l’impérieux besoin de vivre, sans respect du calendrier électoral, du jeu des institutions et du président qui en est la clef de voûte.

Balayer cette politique et Macron avec elle : tel est l’objectif sur lequel l’unité ouvrière peut et doit se forger. Tel est l’ordre du jour de la rencontre nationale des délégués pour l’unité le 30 septembre.


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