Notre commentaire : Cette dégradation des conditions d’étude, liée à l’étranglement financier des CROUS, est d’autant plus insupportable que les profits des multinationales du CAC 40 viennent de battre des records cet été et que la loi de programmation militaire a été dotée d’un budget de 413 milliards d’euros.

 

Alors qu’ils viennent de reprendre les cours, des étudiants s’agacent des temps d’attente trop longs pour accéder aux restaurants universitaires du campus de Beaulieu à Rennes. Une situation qui s’est aggravée avec la fermeture pour travaux de l’un d’entre eux jusqu’en 2025. L’université et le Crous assurent avoir tenté d’anticiper au maximum la situation.

Alexandre a sondé les étudiants à la sortie du restaurant universitaire : certains attendent parfois de 30 à 40 min avant de pouvoir enfin déjeuner. “Et il faut parfois ajouter 20 à 30 min d’attente pour déposer son plateau.“

Jusqu’à une heure d’attente au total, sans compter le temps de trajet et celui du déjeuner en lui-même. Pour Alexandre Suira, président du BDE de l’IUT de Chimie de Rennes 1, c’est trop. “Personnellement, je ne vais plus déjeuner au restaurant universitaire depuis l’année dernière. Avec 1h à 1 h 30 de pause, c’est trop juste.“

Résultat, certains étudiants en arrivent à sauter les repas, faute de temps ou d’argent. Car ne pas pouvoir aller au restaurant universitaire, pour les étudiants boursiers, c’est aussi se priver d’un repas à 1 euro (contre 3,30 euros pour les non-boursiers)

Un restaurant universitaire fermé pour travaux

Si la situation n’est pas complètement nouvelle, elle s’est sensiblement aggravée cette année avec la fermeture du restaurant universitaire de l’Étoile pour travaux. L’établissement qui servait jusqu’à 1.500 repas par jour devrait rester fermé jusqu’en 2025. 

 L’Université de Rennes 1 assure pourtant avoir pris des dispositions : le second restaurant du campus, l’Astrolabe, a été rénové cet été pour pouvoir servir jusqu’à 2.500 repas par jours contre 1.500 l’année dernière.

Enfin, le restaurant de l’INSA, une école d’ingénieur, est désormais lui aussi géré par le Crous et devrait servir 1.500 repas par jour et être ouvert à l’ensemble des étudiants. Pas suffisant selon Alexandre : “Il y avait déjà de nombreux étudiants de l’Insa qui y déjeunaient.“

“Toutes nos séquences d’enseignement sont aussi passées de 2h à 1 h 30, assure Cécile Leconte, vice-présidente de l’Université de Rennes 1. Ça nous permet d’avoir des pauses méridiennes de 2h pour tous nos étudiants, soit de 11 h 15 à 13 h 15, soit de 13h à 15h. Nous avons aussi travaillé avec le Crous afin d’augmenter les plages horaires d’ouverture des restaurants universitaires. Tout ceci doit permettre d’étaler les temps de déjeuner pour qu’un maximum d’étudiants puisse avoir accès aux restaurants universitaires.“

Mais dans les faits, c’est un peu compliqué. Du côté des étudiants de l’IUT par exemple, les plages de pause sont bien plus réduites. Ils ont bien une cafétéria, mais depuis la crise du Covid, seuls des sandwichs y sont distribués. Cerise sur le gâteau, cette semaine, elle est restée fermée.

Le bureau des élèves a ainsi dû mettre lui-même à disposition des micro-ondes pour que les étudiants puissent déjeuner et arriver à l’heure en cours.

Sur le campus de Villejean aussi l’attente est longue

De l’autre côté de Rennes, sur le campus de Villejean, le restaurant universitaire de la Harpe a aussi fermé ses portes en juin 2023. À son emplacement, une résidence étudiante devrait bientôt sortir de terre.

500 à 600 étudiants en Staps y déjeunaient pourtant tous les midis. Ils doivent désormais se rendre au restaurant le Métronome à 10 minutes de là. Un restaurant déjà surchargé qui servaient 2.200 repas par jour l’an passé.