Notre commentaire : Le 27 novembre, les représentants du ministre de l’Éducation nationale ont confirmé aux organisations syndicales enseignantes que le ministère préparait activement la mise en place des pôles d’appui à la scolarité (PAS).
Ce projet est d’une gravité extrême puisqu’il prévoit de dessaisir les MDPH (maison départementale des personnes handicapées) de leurs prérogatives de définir les besoins des enfants souffrant de handicap. Les droits des enfants à bénéficier d’aide et de soutien dépendraient alors exclusivement de l’enveloppe financière déterminée par l’Éducation nationale dans le cadre austéritaire imposé par Bruxelles. Le POID demande l’abandon du PAS et le respect de l’attribution des moyens de soutien en fonction des besoins des élèves en situation de handicap. Les moyens existent : 416 milliards pour la loi de programmation militaire, 600 milliards distribués au patronat pendant le Covid.
L’article de Ouest-France figure ci-dessous.
Faute de soins, des élèves ayant des troubles du comportement mettent l’équipe de l’école Villeneuve à Rennes en difficulté. L’école est en grève depuis ce lundi 4 décembre 2023.
« Certains enfants atteints de troubles du comportement ont besoin de soins. Ils sont en grande souffrance et l’école aussi », résume Emmanuelle Maray, représentante syndicale du Snuipp, au nom de l’équipe enseignante de l’école Villeneuve, dans le quartier du Sacré-Cœur à Rennes. Depuis ce lundi 4 décembre, l’école est en grève en signe de protestation et a fermé ses portes aux élèves.
1 200 places manquantes
« Certains enfants devraient être dans des établissements spécialisés de type IME (Instituts médico-éducatifs) ou Itep (Instituts thérapeutiques et éducatifs pédagogiques) la majeure partie du temps et en inclusion par ailleurs, explique Emmanuelle Maray. Mais dans le département, il manque 1 000 à 1 200 places pour les enfants handicapés et ces enfants n’ont pas les soins dont ils ont besoin. Ils restent dans nos classes et errent parfois dans les couloirs faute d’accompagnement adapté. Le Snuipp a lancé une alerte sociale pour dénoncer cette situation au niveau du département. Le directeur académique nous a reçus et il est conscient du problème. Mais seulement dix places en dispositif de répit ont été ouvertes. Et 120 postes d’accompagnement d’élèves en situation de handicap restent à pourvoir. »
Au-delà de la problématique de l’école de Villeneuve, la déléguée syndicale pointe « un abandon social de ces enfants au niveau national. La psychiatrie infantile est dans un état désastreux ».
Comportements agressifs
« Il y a d’autres enfants en inclusion pour qui cela se passe bien, souligne Emmanuelle Briat, au nom des parents d’élèves de l’école Villeneuve. Mais certains enfants n’ont pas l’accompagnement nécessaire en AESH. Du coup, ils régressent et certains ont des comportements agressifs, des gestes choquants envers les enseignants et le personnel périscolaire, dont nos enfants sont témoins. Les personnes dédiées à certains enfants démissionnent ou demandent à être mutées dans d’autres écoles. Nous avons déjà fait grève l’an dernier, on nous a promis une place en dispositif de répit pour ces élèves, mais rien n’a bougé. Pour l’instant nous n’avons aucune réponse de la hiérarchie, on laisse l’école seule face à ces problèmes. »
Les parents d’élèves ont fait un courrier à l’inspection. Ils devraient être reçus par le Directeur académique de l’Éducation nationale ce lundi. Un rassemblement est prévu mardi 5 décembre devant l’école pour réclamer un vrai accompagnement pour les élèves en inclusion.