L’antisémitisme est une question grave. Le combattre exige d’agir sérieusement, loin des manipulations, gesticulations, postures et autres instrumentalisations.
L’antisémitisme s’est déchaîné tout au long de l’histoire sous des formes diverses depuis la mise à l’écart des juifs du reste de la société, le refus de leur reconnaître l’égalité des droits jusqu’aux persécutions les plus violentes et même leur anéantissement par millions comme le firent les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Combattre l’antisémitisme, c’est donc combattre toute discrimination frappant les juifs, pour l’égalité des droits, mais aussi contre toute discrimination frappant d’autres secteurs de la population. Sinon, il ne s’agirait que de remplacer une discrimination par une autre.
Que fait Darmanin aujourd’hui ? Il ne se passe pas un jour sans qu’il annonce les chiffres de l’augmentation des actes antisémites constatés par son ministère de l’Intérieur place Beauvau. Dans le même temps, il fait voter par le Sénat une loi Immigration qui refuse à des centaines de milliers de travailleurs les droits reconnus à tous les travailleurs. Ainsi, un travailleur migrant sans papiers qui cotise pourtant à la Sécurité sociale se verra privé, cinq ans durant, des allocations familiales et de l’aide personnalisée au logement (APL).
Cette loi est donc d’abord une loi patronale de surexploitation qui prive une partie de la classe ouvrière des droits attachés au salaire. Mais pour faire passer cette mesure, Darmanin et les capitalistes ne vont pas dire : « Notre but est de surexploiter les travailleurs. » Non, ils vont encourager les discours racistes et mener campagne sur le thème : les immigrés viennent en France profiter de nos allocations familiales et de nos hôpitaux. Alors qu’en réalité les hôpitaux, les allocations familiales, la Sécu, tout cela découle du salaire et des cotisations du travailleur, qu’il ait des papiers ou non !
Disons-le clairement : personne ne peut accorder le moindre crédit aux proclamations « humanistes » des Darmanin et consorts capables de manifester le dimanche contre l’antisémitisme et de voter le lundi des lois racistes contre les travailleurs migrants.
Travailleurs, nous ne nous laisserons pas diviser. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme, c’est la lutte contre toutes les discriminations, qu’elles soient fondées sur le fait qu’on ait des papiers ou pas, sur la couleur de la peau, sur la religion ou sur d’autres critères. Les travailleurs subissent une même exploitation. Ils doivent se serrer les coudes, renforcer leur unité contre la classe capitaliste et son gouvernement Macron-Darmanin et contre tous ceux qui voudraient attiser les haines entre « communautés ».
Diviser pour régner : la formule n’est pas nouvelle. Certains, de toute évidence, jouent avec le feu. Mais il arrive parfois que le pyromane ne soit autre que le chef des pompiers. En ce moment en France, il siège place Beauvau, au ministère de l’Intérieur. Son nom est Darmanin.