N’y a-t-il pas un lien ?

« J’ai dû choisir entre un frigo rempli et des vacances à la mer » : à l’instar de cette mère de famille interrogée par Le Parisien, de 35 à 40 % de la population – dont un million d’enfants pour la seule Île-de-France – ne partiront pas du tout en vacances cette année, un nombre bien plus élevé que celui des années précédentes. Principale raison : le « manque de moyens aggravé par des prix qui explosent », l’inflation constituant « un facteur de bascule ».

Même semaine : Les Échos rapportent qu’en conséquence de l’explosion des prix le volume des dépenses alimentaires a baissé de 11,4 % en dix-huit mois. Cette chute qui « n’a aucun précédent depuis 1980 » contraint un nombre grandissant de ménages à sauter un repas par jour.

Même semaine : Le Monde salue « la santé de fer du CAC 40 ». Soulignant « les excellents résultats » – plus de 85 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre – des quarante entreprises les plus importantes de la Bourse de Paris, le quotidien précise que « l’inflation n’a pas pesé sur les marges ».

Trois médias, trois informations : n’y a-t-il pas un lien ?

N’y a-t-il pas un lien entre l’inflation qui prive les enfants de vacances et réduit l’alimentation des familles et « la santé de fer du CAC 40 » à l’abri de l’inflation ?

N’y a-t-il pas aussi un rapport entre ces informations et d’autres, comme celles qui concernent les réfugiés toujours plus nombreux poussés vers l’Europe par les guerres et le pillage impérialistes ?

D’un côté, les familles ouvrières réduisent leur alimentation et renoncent à partir en vacances pour que prospèrent les profits des spéculateurs à l’abri de l’inflation. D’un autre côté, des malheureux meurent toujours plus nombreux en tentant de traverser la Méditerranée ou la Manche pour que les multinationales puissent continuer à piller l’uranium du Niger ou les ressources naturelles de tel autre pays d’Afrique. Dans les deux cas, c’est le régime de l’exploitation capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production qui est en cause, un régime dont le gouvernement Macron est le zélé serviteur.

Que faire ? Combattre pour que l’unité se réalise de toutes les forces qui se revendiquent des travailleurs et de la démocratie, combattre pour imposer la confiscation des honteux profits spéculatifs et leur affectation aux besoins de la population, combattre pour l’unité pour le blocage des prix et l’indexation des salaires sur l’inflation constatée par les organisations ouvrières elles-mêmes.

En un mot : combattre pour un gouvernement au service de la majorité et non plus du CAC 40. Un gouvernement qui garantisse à chaque enfant de pouvoir partir en vacances et à chaque famille de pouvoir se nourrir correctement. Un gouvernement qui renonce à la politique néocoloniale de pillage et d’intervention militaire en Afrique, qui respecte la souveraineté des peuples et affecte les gigantesques budgets militaires aux besoins du peuple.

En un mot : combattre pour un gouvernement de la majorité qui n’hésite pas à s’en prendre aux intérêts de la poignée de capitalistes, banquiers et spéculateurs. Et dans ce but, rejoindre le parti ouvrier.

Editorial de la “Tribune des Travailleurs” par D Gluckstein.