L’UFR STAPS de Rennes 2 en grève reconductible

« Cela craque de partout, ce n’est plus tenable ». Depuis une semaine, les enseignants de l’UFR des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) de l’Université Rennes 2 sont en grève reconductible pour réclamer sept postes permanents supplémentaires afin de faire face à la dégradation continue du taux d’encadrement et des conditions d’accueil des 2223 étudiants.

Une revendication partagée par ces mêmes étudiants qui soutiennent le mouvement des enseignants, avec lesquels ils ont organisé lundi un rassemblement devant l’Université.

« En 2011, il y avait 1185 étudiants. Ce chiffre a presque doublé en six ans, mais le nombre de postes est resté le même, il a même diminué d’une unité », expliquent Louis Hervé et Pascal Kerneis, tous deux enseignants de STAPS. Résultat, le taux d’encadrement est d’un enseignant pour 55 étudiants – le double de la moyenne des universités françaises – et l’UFR doit faire appel en permanence à des vacataires qui assurent plus de la moitié des heures de cours.

« Pour nos étudiants, les cours à 35 ou 40, ce n’est pas vivable. Les amphis débordent. Nous devons sans arrêt jongler pour trouver les installations sportives disponibles », s’insurge Hervé Louis, dénonçant la détérioration des conditions de travail. Un sentiment partagé par Alan et Gauthier, étudiants en 3e année, qui disent « ressentir de plus en plus les conséquences de ce manque de moyens ».

Mais pour tous la goutte d’eau c’est le projet du gouvernement +Parcours sup+ qui va introduire la sélection à l’entrée de l’université entre les étudiants qui pourront être acceptés directement et les « oui si » qui le seront éventuellement, sous certaines conditions. « Cela va faire 3000 à 5000 dossiers à traiter dans l’urgence pour le mois de mai, c’est à dire une surcharge énorme, alors que nous sommes déjà à l’os », souligne Pascal Kerneis.

Pour l’instant, le Ministère comme le Rectorat restent sourds à la revendication des grévistes, qui se prononcent chaque jour sur la reconduction de mouvement en Assemblée générale et qui ont reçu le soutien de tous les syndicats du personnel de Rennes 2 et du Syndicat des professeurs d’éducation physique.

Une rencontre était prévue mardi matin entre la nouvelle Rectrice et les représentants des grévistes, bien décidés à ne pas céder, à l’instar des enseignants et des étudiants de STAPS de Brest qui, par la grève ont obtenu 4 postes d’enseignants pour la prochaine rentrée.

Et si l’administration persistait à ne pas attribuer les sept postes, d’autres actions sont d’ores et déjà envisagées, comme la grève administrative et le refus d’instruire les dossiers dans le cadre de la réforme +Parcours Sup+. « Et s’il le faut, pourquoi ne pas essayer d’étendre le mouvement à l’ensemble des UFR STAPS ? », conclut Pascal Kerneis.

TM